Aujourd’hui, la déforestation des forêts primaires au profit de monocultures de palmiers à huile tend à s’intensifier dramatiquement face à une demande toujours plus forte de la part des industriels.
L’huile de palme, substance présente dans près de la moitié des produits alimentaires emballés que l’on trouve en supermarché ainsi que dans les produits d’hygiène, cosmétiques et carburants, représente un moteur majeur de la dégradation des forêts parmi les plus riches en biodiversité du monde, en particulier en Asie du Sud-Est.
Cette industrie détruit à un rythme effréné l’habitat de nombreuses espèces menacées d’oiseaux, d’amphibiens et de mammifères, parmi lesquels les emblématiques orangs-outans. Ces derniers assistent impuissants au saccage de leurs terres, tentant de survivre au milieu des bull-dozers, des incendies et des fumées toxiques qui s’en dégagent. Leur forêt n’est désormais plus qu’une immense usine lucrative : un hangar à ciel ouvert pour produire l’additif qui viendra diluer une nourriture industrielle et toxique ou remplir le réservoir de nos voitures. Les femelles voulant défendre leurs petits sont régulièrement maltraitées et abattues et leurs bébés capturés illégalement pour alimenter le marché noir d’animaux de compagnie exotiques.
Une lueur d'espoir ?
Dans les pays occidentaux, le grand public est de plus en plus réticent à acheter des produits contenant de l’huile de palme. La Commission européenne a de son côté récemment publié une proposition de loi visant à interdire l’importation de produits issus de la déforestation en obligeant les entreprises à s’assurer, via un système de traçabilité, que leurs produits vendus en Europe ne proviennent pas de zones où, pour les fabriquer, les forêts ont été dégradées ou entièrement détruites. Il s’agit de la première loi au monde pour enrayer la déforestation importée. Notre Fondation compte sur la France, qui préside l’UE en ce début d’année 2022, pour enrichir et faire adopter cette loi ambitieuse.
La FBB apporte son soutien aux organisations qui luttent sur le terrain pour protéger les animaux sauvages des conséquences de la déforestation.
Depuis plus de 20 ans, la FBB soutient l’association Kalaweit qui œuvre pour créer des réserves privées protégées dont la taille augmente chaque année et où les animaux sauvages sont à l’abri de la déforestation. Les orangs-outans y vivent paisiblement et les tigres ont même récemment réinvesti les lieux.
Depuis 2016, la FBB soutient l’association Jakarta Animal Aid Network (JAAN) dont le Sumatra Wildlife Center fournit les premiers soins aux animaux récemment prélevés dans la nature et saisis à la frontière. Un soutien à la logistique est indispensable car le processus de réhabilitation et de relâché doit être fluide et très rapide. Si leur réhabilitation n’est pas envisageable, le centre fournira à ces animaux des soins à vie.